La loi assortie de décrets et de jurisprudences offre actuellement un cadre très clair au secteur de la construction et permet de définir sans équivoque les limites des responsabilités de chacun dans le cadre d’une opération de construction. Le BIM redéfinit les contours des métiers et va demander à la réglementation de se poser de vraies questions, notamment sur la propriété de la maquette, sur la portée des responsabilités en cas d’erreur dans celle-ci…
Jusqu’au Niveau 2 de développement le BIM ne pose pas trop de question sur ces points là, mais lorsqu’on en sera au Niveau 3 et qu’un maitre d’ouvrage en possession de la maquette de son bâtiment va l’utiliser en missionnant un autre architecte que l’architecte initial pour des travaux d’extension, à qui revient la responsabilité d’une erreur de conception ? Cet usage est-il conforme à la destination initiale de la maquette ? D’ailleurs, la finalité de cette maquette a-t-elle seulement été précisée lors de la conception initiale ? Devait-elle servir uniquement à la construction ou également à la maintenance ?
La loi va tenter d’imposer un cadre, mais ne sera pas toute puissante
Face à cette nécessaire évolution des pratiques, la loi va devoir trancher et imposer. Visiblement c’est en 2017 que cela se produira en France. Et après si les entreprises ne sont pas prêtes à cette date ? Les décideurs publics vont-ils exclure toutes les offres d’entreprises sous prétexte qu’elles ne se sont pas BIM READY, pour au final ne conserver que les offres des majors, bien plus chères ? Cela n’est-il pas contreproductif lorsqu’on rappelle que l’objectif initial du BIM et de réduire le coût global d’un bâtiment ?
La loi pourra tenter d’imposer, mais sans une pédagogie et une adresse suffisantes capables de créer une émulation et de susciter une envie de se former au BIM, les professionnels ne seront pas prêts et aucune interdiction ne pourra être efficace.