Qu’est ce qu’est une maquette BIM ?
Il est temps de parler de concret. Qu’est-ce qu’est concrètement une « maquette numérique » ? Il s’agit d’un objet complètement virtuel, qui n’existe que numériquement. Concrètement : c’est un fichier informatique.
Selon le logiciel employé, le format de ce fichier (son « extension ») est variable. Un format normalisé, l’IFC, sert de format commun permettant d’assurer l’interopérabilité (oh le vilain mot !) entre les logiciels de maquette numérique, dans le but de maintenir l’intégrité des informations lors des échanges entre les intervenants.
Quelle-que soit son format et le logiciel employé, une maquette numérique ne peut être qualifiée de « maquette BIM » qu’à la condition que ses objets soient porteurs d’une « intelligence ». A la différence donc d’un simple modèle 3D « mort » tel une maquette physique en polystyrène qui ne représente qu’un enchevêtrement de volumes, la maquette numérique est porteuse de données. Ces données sont de divers ordre :
- Composition : nature des matériaux composant l’objet dessiné,
- Propriétés : résistance thermique, performances acoustiques ou mécaniques…
- Localisation : nom de la pièce, des bâtiments, coordonnées de l’objet,
- Sémantiques : description de l’objet, fiches techniques, liens vers le site du fabriquant,
- Quantitatives : volumes, surfaces, longueurs et toutes autres quantités associées aux constituants de l’objet dessiné,
- Comportementales : comportement des objets entre eux (exemple : un mur pignon est attaché à un toit, si bien qu’en bougeant le toit le mur suit le mouvement),
- Mécaniques : définition de la nature porteuse ou non des matériaux employés et gestion des jonctions mécaniques entre les éléments par attribution de priorités de raccordement.
Ce que n’est pas une maquette BIM
Vous connaissez probablement des logiciels qui permettent de dessiner très rapidement en 3D. Il sont généralement parfait pour illustrer ce que n’est PAS le BIM : les objets dessinés ne sont que des volumes, sans aucune forme d’intelligence. Une maquette 3D ne peut rentrer dans le cadre d’un processus BIM qu’à la condition d’être porteuse d’une base de données associée à chaque objet.
J’attire donc votre attention sur ce détail de langage important, mais qui provoque de nombreuses erreurs et incompréhensions au sujet du BIM : « BIM » et « maquette numérique » ne sont pas des synonymes. La maquette numérique, à la condition qu’elle soit « sémantisée », c’est-à-dire porteuse d’intelligence, est un outil au service du processus BIM.
Modélisation géométrique / Modélisation Objet
Un autre point à bien comprendre tient à la nature même de ce qui compose cette maquette numérique. Sur un plan DWG (AutoCAD) classique, la représentation du bâtiment est obtenue grâce à des formes géométriques (traits, polygones, courbes, points, textes). Même si certaines aides au dessin (accrochage aux extrémités des segments, contraintes dimensionnelles entre formes géométriques) peuvent être assimilés à une forme d’intelligence, celles-ci ne suffisent pas à conférer à ces dessins vectoriels les caractéristiques suffisantes pour être qualifiées de maquette BIM.
Dans une maquette numérique BIM, on ne dessine pas des formes géométriques, mais des objets. Pour tracer un mur, on utilise le bouton « Mur », pour tracer un plancher, la fonction « Plancher ».
Si vous avez tendance à trouver les méthodes de dessins actuelles impressionnantes d’efficacité, il va falloir faire un gros travail sur vous-même pour entendre que nous ne sommes qu’aux balbutiements de la modélisation numérique dans le bâtiment ! Pour vous aider, cette frise chronologique illustre l’évolution du dessin dans le bâtiment.
Alors, que la majorité des chantiers sont actuellement réalisés au « Niveau 0 », certains le sont au « Niveau 1 », mais cela ne concerne jamais tous les intervenants du projet et l’emploi de la 3D ne relève actuellement que de l’« anecdote ponctuelle ».
Il faut donc commencer à solliciter votre imagination. Les échéances annoncées à court terme visant à rendre obligatoire l’emploi du BIM pour les marchés publics, aussi stressantes soient elles, ne correspondent en réalité qu’au passage du « Niveau 1 » vers le « Niveau 2 ». Mais bien que ce changement de niveau engendre des investissements importants, il ne constitue pas en soi une révolution.
La vraie question : que va-t-on faire du BIM ?
Comment va-t-on adapter nos métiers et nos missions pour s’intégrer dans un processus collaboratif ?
Ce sont les réponses à ces questions et les décisions collectives qui seront prises qui vont provoquer une vraie révolution. Une fois que les mœurs seront habituées à « entendre BIM », puis à « essayer BIM » et enfin à « penser BIM », nous entrerons dans l’ère du « vrai BIM » : le « Niveau 3 ».
Et les logiciels, et les machines, et les professionnels seront suffisamment mûrs pour tirer pleinement profit du BIM. Des dimensions seront progressivement ajoutées, le coût, l’impact écologique, l’obsolescence, les consommations, les flux… Et l’étendue des simulations possibles deviendra alors quasiment infinie.
Message compris, toute l’information nécessaire à la comprehension du projet est gère par la maquette numérique: au fur et mesure qu’on construit l’aménagement d’un niveau , on détermine les caractéristiques des elements connexes.
Très bien…
La maquette numérique doit être correctement renseignée. Dès le départ du projet, au stade des études d’Avant-Projet, elle doit être décomposée en « pièces ». Cet éclatement doit permettre, entre autres, la prise en compte de l’ensemble des contraintes du projet.
Dans BIM, peut on renseigner les caractéristique technique d’un matériau ? Son origine ( ex : bois pays de provenance, calcul de CO2 utilisé pour le transport, etc…)?