Dans le cas d’un bâtiment dépourvu de maquette numérique DOE mais pour lequel le maitre d’ouvrage souhaite tout de même exploiter une maquette pour l’assister dans la gestion technique de son bien, il sera nécessaire de modéliser en 3 dimensions depuis l’existant.
Quelle technique employer ?
L’acquisition massive de volumes peut se faire grâce à l’emploi des techniques d’acquisitions vues dans l’article dédié à la maquette numérique urbaine :
- La photogrammétrie, exploitant la parallaxe obtenue entre deux points de vue différents d’une même scène pour détecter les volumes (tout comme le fait votre cerveau grâce à vos 2 yeux pour voir en relief),
- Le scanner 3D, matériel projetant un laser dans toutes les directions autour de son axe pour détecter les distances de chaque paroi et les assembler sous la forme d’un nuage de points.
Cette vidéo vous montre comment fonctionne ce type de logiciels
https://www.youtube.com/watch?v=2ANoq3Cob0w
Ces deux techniques ne permettent pas encore de dessiner directement une maquette. A ce stade une ressaisie manuelle ou semi-automatique est nécessaire : pour modéliser le mur, il faudra importer ce nuage de points dans le logiciel de maquette et tracer le mur en utilisant la position des points relevés pour « s’accrocher ». Des matériels capables de modéliser directement sont toutefois lancés en ce moment même sur le marché mais à ce stade de développement il reste préférable de garder la main sur cette modélisation.
Dès lors que la maquette de l’existant a été créée, nous retombons dans le cadre basique d’une modélisation 3D de maquette numérique, avec les mêmes logiciels et les mêmes méthodes. La simulation des travaux d’extension ou de modification d’un ouvrage est donc aisée à ce stade.
Certaines limites sont toutefois très bloquantes et font qu’une maquette obtenue par relevé ne pourra jamais rivaliser avec une « vraie » maquette numérique ayant servi de la conception à la construction jusqu’aux DOE. C’est notamment le cas de tous les ouvrages invisibles : canalisations, réseaux, drains, gaines de ventilation…
Si certains de ces ouvrages pourraient être rendus temporairement visibles (retrait d’un faux-plafond pour que le scanner 3D puisse relever le plénum par exemple) certains ne seront jamais relevables précisément et leur présence dans la maquette sera au mieux approximative et partielle – une maquette numérique n’est pas juste une modélisation en 3D, elle contient également des informations sémantiques sur la typologie des matériaux et équipements qu’il faudra également obtenir pour compléter le relevé du scan 3D – et au pire inexistante.
C’est très technique certes mais c’est plus avantageux tant que le plan chronophage que sur le plan performance et résultat.