Le BIM engendre de lourds investissements, et il occasionne de nombreux changements dans les habitudes des professionnels de la construction.
Le BIM est un processus aux contours encore informes
Inutile de le redire, le BIM se construit d’abord lui-même avant de vraiment vous aider à construire. Son chantier est bientôt livré, il reste quelques touches de peinture à reprendre, mais rien ne vous empêche de commencer à apporter vos cartons voire même à emménager dans une partie de la maison !
Les raisons d’y croire
Le BIM est une idée réaliste et réalisable
Plusieurs grands projets ont été menés à bien en exploitant le BIM. Rarement sans encombre, comme n’importe quel chantier, mais le BIM a su démontrer que ses aspects positifs sont réels.
Le BIM est un projet qui doit être commun
Sans un vrai effort de chacun d’entre nous pour se former, investir et rester en veille, le BIM n’avancera pas. Tous les métiers du BTP sont concernés, à plus ou moins grande échelle. Et pour tracter autant de wagons il va falloir un maximum de locomotives.
Le BIM est une des clés de la révolution de la construction
La troisième révolution industrielle, déjà en marche, concernera également le BTP. Le BIM aura une place de choix dans cette révolution et il sera nécessaire de l’adopter et de l’accompagner pour tirer tous les bénéfices de révolution, au risque de devoir attendre la prochaine.
Le BIM relie le BTP au monde d’aujourd’hui et à ses technologies
Le BIM place la maquette numérique, existante depuis plusieurs décennies, sous le feu des projecteurs. Cette mise en lumière d’une technologie pointue va la démocratiser, contribuer à son développement et la rendre beaucoup plus sexy pour qu’elle soit considérée comme un marché porteur. La domotique par exemple va connaitre un essor phénoménal grâce à cette visibilité de la maquette numérique appliquée au BTP qui va attirer le regard de sociétés technologiques.
Au fait, qu’a t-on à y perdre ?
[su_panel]Les chiffres dans le bâtiment
- Secteur en crise depuis 2008.
- Activité en recul de 20 % entre 2015 et 2008,
- 28 700 emplois perdus en 2014,
- 30 000 emplois perdus en 2015,
- Marge de 1,5% au mieux.
- 30 % des faillites d’entreprises en France concernent des entreprises de bâtiment,
- Les entreprises arrivent devant le tribunal sans fonds propres ni trésorerie et sont mises immédiatement en liquidation, sans passer par la phase du redressement.
Les chiffres dans les travaux publics
- Retrait de 5 % de l’activité entre 2014 et 2013, 8 000 emplois supprimés,
- Retrait de 8 % entre 2015 et 2014, 16 000 emplois supprimés (6 % des salariés),
- 75 % des commandes passées par des collectivités territoriales, dont la dotation de l’Etat baisse tous les ans
Source : http://www.lemonde.fr/economie/article/2015/03/25/huit-ans-de-deprime-pour-le-btp_4600630_3234.html
Alors ? Happy ?
Quel joli tableau… Le soleil bille, les oiseaux chantent… et le BTP meurt doucement mais sûrement.
Honnêtement, si on ne fonde pas nos espoirs sur le BIM, sur quoi d’autre allons-nous les fonder ? Le lancement de grands projets publics ? Avec quel argent ? Une explosion du nombre de mises en chantier de logements ? Fondée sur quelle clientèle ?
Je sais, mes propos sonnent comme le ceux d’un malade en fin de vie prêt à accepter un dernier traitement expérimental (le BIM) comme ultime tentative avant de définitivement jeter l’éponge.
Happy non ?
Peut-être que le BIM fera pschitt. Peut-être pas. Une seule chose est sûre : ce n’est pas en ne faisant rien que les choses s’amélioreront.